Mis en œuvre après concertation avec trois autres associations cousines :
l’ARIP, le RISC et Transition
Par la vie hypermoderne mondialisée et par sa facilité de propagation, un virus nommé Covid-19 a imposé une épreuve inédite, pour une durée imprévisible, plongeant brutalement notre planète terre, un bien commun, dans l’inconnu.
Même non-infectés, nous sommes touchés au plus profond. Pour tenter d’endiguer cette pandémie, nous devons rester « chez nous » puis sortir avec précautions, en restant le plus possible à une distance spatiale raisonnable d’un mètre à deux mètres selon les pays. Nous ne devons plus nous toucher. Nous devons nous montrer masquer, garder nos postillons pour nous. Se garder des autres.
Nous avons dû nous limiter aux activités désignées comme essentielles et aux seules sorties de première nécessité.
Toutefois, nous avons conservé la possibilité de nous parler de loin et même de nous voir, et à distance grâce à la technologie numérique. Ce qui ajoute à la seule présence d’une voix, même si lorsque la nuit est tombée : « quand quelqu’un parle, il fait clair ».
Nous ne vivons pas tous le confinement de la même façon ; nous ne sommes pas toutes et tous dans les mêmes conditions environnementales ou intérieures pour traverser cette épreuve. Beaucoup pensent — ou se limitent à l’espérer — que cette pandémie, avec la désorganisation générale qu’elle génère, ne donnera pas lieu à une réinstallation à l’identique de ce qui était là avant elle. C’est pourquoi, nous sommes mis sont au pied du mur du travail de penser cet inadvenu pas comme les autres, bien présent à notre porte. Celles et ceux qui font profession de penser, d’aider les autres à développer leurs pensées ou à trouver en eux des mots sur ce que l’on vit pour sortir de l’informe, doivent eux-mêmes se questionner pour se mettre en capacité d’accompagner les autres dans cette recherche.
Engagés dans les sciences humaines et sociales depuis de nombreuses années , regroupés au sein de quatre associations aux histoires entremêlées, il nous revient en cette période de nous appuyer sur ce que nos prédécesseurs nous ont légué sans cliver psyché, socius et l’Homo œconomicus. Dans ce mouvement, c’est notamment à la psychosociologie et la sociologie cliniques que nous pensons, se référant elles-mêmes à une pluralité d’orientations.
A cette fin, l’ARIP, le Cirfip, le RISC & Transition, se sont réunis sur proposition du CIRFIP et ont ouvert près de 30 Visio-groupes d’échanges et de regards croisés, de 6 à 8 participant.e. Pour la plupart d’entre nous, nous nous sommes retrouvés dans des groupes d’inconnu.e.s les uns pour les autres, de différents pays, de différentes formations. Nous nous sommes vus à plusieurs sur un écran. Nous avons entendu nos voix. Nous nous sommes mis à parler aussitôt des choses essentielles de la vie professionnelles, institutionnelles et personnelle et familiale. Nous avons mis en discussion nos observations, nos préoccupations, nos angoisses de vie et de mort. Une belle expérience d’humanité.
Commencés le 20 avril, ces groupes prennent fin le 20 juin. Les discussions vont bon train dans les groupes en ce moment, afin de chercher et de trouver comment nous allons faire après.